- DEFINITION :
La définition du concept de DEVELOPPEMENT est très diversifiée et se heurte parfois à des versions quelque peu
divergentes.
Mais d’une façon générale, on peut définir le développement comme étant un processus politique, social et économique
cohérents et harmonieux engendrant un état de vie, d’être et de pensée favorables à l’amélioration durable et désirée des conditions de vie ; et tout ce-ci se caractérisant et s’appréciant
par rapport à des références communément admises.
OAKLEY ET GARFORTH (1986) cité par HAMMANI (1997), estiment que le développement évoque une certaine forme d’action,
ou d’intervention propre à influencer sur le processus général de transformation sociale. Il s’agit d’un concept dynamique qui suppose que l’on modifie les données d’une situation antérieure ou
que l’on s’en éloigne. Ils ajoutent que le processus de développement peut prendre des formes variées et tendre vers toutes sortes d’objectifs.
C’est dans le même sens et dans le contexte de conception de projet de développement rural que BOUKHARI (1997)
estime que : « le développement est un changement de l’environnement (aménagement et équipement) et de CAP (connaissances, attitudes et pratiques) ». (HAFID 2003).
On perçoit par ces différentes approches qu’il n’existe pas de définition universelle communément admise qui puisse réellement
cerner tous les aspects de ce concept qui se veut davantage dynamique et relatif à un contexte.
En effet l’on voit de plus en plus des attributs qui se greffent au développement afin de l’adapter aux différentes réalités du
monde contemporain. Nous faisons allusion à des concepts comme le développement durable, le développement genre, le développement participatif, le développement rural…
- ORIGINE DU CONCEPT
Le concept de développement a vu le jour au cours de ces quarante dernières années et a fait l'objet d’innombrables réflexions,
études, précisions et critiques lui faisant connaître de nombreux apports théoriques.
Mais d’une façon générale, le concept est resté marqué par son origine. En effet il a été établi au début pour être appliqué à une
partie de l'humanité, celle qui était destinée à grandir, celle qui était enfant ou adolescent pendant la Guerre et qu'il fallait aider (comme on aide un enfant) pour atteindre la maturité.
L'aide au développement des "pauvres" a été le revers de la médaille des vrais investissements chez les "riches".
AROCENA (2002) affirmait à ce sujet que « Ceux qui ont proposé l'utilisation de cette notion se sont considérés
eux-mêmes comme "développés", c'est-à-dire, comme appartenant à des sociétés ayant atteint l'âge mûr. Ils devaient alors étendre les bénéfices de la maturité à toute la
planète »
– DEFINITION DE CONCEPTS INCLUANT LE DEVELOPPEMENT
Comme nous l’avons cité ci-dessus, le concept du développement se voit de plus en plus joindre de nouveaux qualificatifs dont nous
essayerons d’expliciter certains comme suite :
1– Le développement durable
Le concept de développement durable a fait l'objet d'une première définition dans le rapport établi à la demande des Nations Unies
en 1987 par la Commission mondiale sur l'Environnement et le Développement. C’est une commission d'experts internationaux présidée par le Premier ministre norvégien GRO HARLEM BRUNDTLAND, mieux
connue sous le nom de Commission BRUNDTLAND. Selon cette dernière "Le développement durable répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à
leurs propres besoins".
Le concept de développement durable tente donc de réconcilier des domaines aussi différents que l'économie et l'écologie, tout en
veillant à une répartition équitable entre les générations, ainsi qu'entre le Nord et le Sud. En effet, les activités économiques vitales ne tiennent pas compte des limitations
environnementales, elles altèrent à terme leur propre base nourricière et, par la même occasion, mettent en péril la base écologique des ressources permettant aux générations futures de
répondre à leurs besoins.
2 – Le développement participatif
Le développement participatif, basé sur le principe de l’approche participative sous-entend une vision du
développement qui accorde une place privilégiée à l’implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l’identification des solutions et à leur mise en œuvre, afin de
contribuer à donner plus d’efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent.
C’est dans ce sens que BOUKHARI (1994) affirme que « le principe fondamental de la participation : c’est le
partage de savoir et de pouvoir ». Il continue en disant que « Dans une approche participative la population n’est pas un gisement d’information mais un partenaire avec qui il
faut échanger et partager l’information utile… » « …la participation, c’est penser et faire avec et non pour, c’est la responsabilisation, la
concertation et la négociation ».
L’émergence de ce concept en Afrique, à la fin des années 1970 (début 1980), découle du constat des limites des
stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes postcoloniales. Ces approches qui étaient centralisées et verticales, ne laissaient aucune place à une
participation des populations aux processus de prise de décisions. Au contraire, l’Etat s’est positionné comme étant en mesure de définir lui-même les besoins des populations et de décider des
actions nécessaires pour les satisfaire alors que « le seul moyen de réussir une politique c’est d’en confier la réalisation à ceux qui ont intérêt qu’elle réussisse » (Muller
1992).
Avec une vision plus globale, l’OCDE (1989) précise que « le développement participatif suppose davantage de démocratie, un
plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personnes humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et
accessibles... »
3 – Le développement local
Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s’avèrent
pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l'échelle locale et régionale en matière de développement économique et social.
C’est dans ce sens que VACHON (2001) pense que l'approche du développement local est originale parce qu’elle
permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d'accompagner les processus individuels
et collectifs de changement et de développement. Selon lui, l'impulsion ne viendra pas de l'extérieur mais de l'intérieur et pour ce faire, un ensemble d'actions seront engagées pour mettre le
territoire en état de se développer et dès lors, de générer des initiatives créatrices d'emplois.
Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n’exclut pas d'aide venant "d'en haut". La
complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en
valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d’agir, tandis que le second niveau (exogène) procurent les aides en matière d’investissement structurant, de
formation, de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé... Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des
paliers supérieurs.
On constate par les propos précédents que le développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des
potentialités d'un milieu qui refuse la fatalité de l'exclusion et tente de trouver des solutions à la précarité et à la pauvreté en relevant le défi de l'emploi et du développement. La
démarche est basée sur les potentialités locales qui sont les différentes organisations, activités et ressources locales. A ce propos, ZANA (2003) estime que « la mobilisation des
ressources locales doit précéder tout recours à l’appui des donateurs extérieurs ».
4 – Le développement intégré
MORIZE (1992) avance que « le développement intégré est un développement logique et rationnel, visant dans un but de
croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n’oublier aucune des conditions nécessaires à ce développement ».
Le développement intégré a alors une vision globale et systémique dans les approches, contrairement à l’approche sectorielle. En
effet le développement intégré, global ou systémique considère le milieu d’intervention comme un système c'est-à-dire comme « un ensemble d‘éléments interactifs, organisés et
finalisés » (BOUKHARI, 2003).
La prise en compte effective de ces différents éléments comme un tout indissociable dans les démarches, est un impératif qui
permettrait de réduire au maximum les risques d’échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions de développement.
CONCLUSION :
Après cette série de définitions relatives au développement, il est évident que le mot quelque soit le qualitatif attribué, se
rapporte toujours au changement, à la transformation à l’amélioration d’une situation à une autre jugée préférable.
Il est un processus qui a besoin d’une méthode pour que l’esprit du concept « sorte de lui-même » pour se concrétiser en
réalité sur le terrain. Pour cela il faudrait œuvrer davantage pour l’élaboration de programmes de développement pertinents. Ce travail doit se faire avec des stratégies bien élaborées et des
objectifs réalistes sous des conditions politiques privilégiant la démocratie, la transparence, la bonne gouvernance et la prise en considération de certains nouveaux concepts comme la
mondialisation.
Les coopérations partenariales au développement doivent se revêtir de nouveaux principes favorisant des interventions répondant aux
préoccupations réelles des populations qui sont les seules à pouvoir exprimer correctement leurs besoins.
A ce propos, MENHATMA GANDHI affirmait que : « ce que vous faites pour moi mais sans moi, vous le faites contre
moi ».